FILIP VUJANOVIC FAIT LE POINT SUR LA POLITIQUE DU MONTÉNÉGRO 27.06.2000 NIKSIC - Interviewé par Milos Pavicevic du quotidien Vijesti, le Premier Ministre Filip Vujanovic a dressé un bilan de l'actualité très chargée du Monténégro. Sur l'attentat contre Vuk Draskovic: "Il apparaît de plus en plus que l'on n'a pas affaire à une importation mais bien à une exportation du terrorisme de la Serbie vers le Monténégro. Compte tenu de ce qui s'est passé avec Vuk Draskovic, il s'agit bien de l'acte d'un groupe organisé en provenance de Belgrade dont les motifs étaient clairs. La mouvance à l'origine de l'attentat est découverte." Sur la nouvelle loi anti-terroriste du pouvoir fédéral: "C'est un coup politique qui n'a rien avoir avec le droit pénal. Le droit pénal fédéral contient des articles concernant le terrorisme et les organes chargés de ces compétences sont connus. C'est clair qu'il s'agit d'une manuvre pour forcer un maximum d'organes dans différents domaines à appliquer cette loi. De toute façon, elle ne sera pas d'application au Monténégro car elle est uniquement motivée politiquement et n'a aucune source juridique." Sur les relations avec Belgrade: "Même si nous refusons la loi anti-terroriste, il faut savoir que les relations avec la capitale fédérale sont à leur niveau le plus bas. Ce qui prouve que les autorités de Belgrade n'ont aucune envie de dialoguer avec le Monténégro." Sur l'écoute du Monténégro par les Nations-Unies: "Le renforcement de notre activité diplomatique est logique compte tenu de l'illégitimité de l'administration fédérale à représenter les intérêts du Monténégro, surtout aux Nations-Unies. L'administration fédérale et sa diplomatie sont négativement court-circuitées par le régime de la République de Serbie. La volonté du Conseil de Sécurité de l'ONU d'écouter ce que nous avions à dire est donc compréhensible." "Djukanovic ne s'est pas excusé... Il a exprimé des regrets!" Sur les regrets du président Djukanovic concernant Dubrovnik: "Je soutiens absolument le geste présidentiel. Je le ressens comme l'expression de regrets et non d'excuses pour les événements tragiques dans la région de Dubrovnik et de la Neretva à l'époque. Il faut regretter les pertes humaines, les invaliditées provoquées, les pertes matérielles. On sait à qui incombe la responsabilité de ces événements. C'est pourquoi le président Djukanovic a eu raison d'exprimer des regrets et non des excuses qui doivent en fait être exprimées par qui vous savez..."