Branislav Milic - Montenegro / Archives / 2000.06.26

PODGORICA et BELGRADE - Les regrets de Milo Djukanovic à la Croatie pour la participation des Montenegrins à l'attaque sur Dubrovnik n'est pas passée inapercue.

Le quotidien Vijesti relate principalement les propos de Djukanovic de la conférence de presse avec le président croate. Tous les médias dits "indépendants" brossent dans le même sens que le Président de la République.

Dragisa Burzan, le vice-Premier Ministre, qualifie les excuses de Djukanovic comme un "nouveau succès du Monténégro sur la scène politique internationale".

Zarko Rakcevic, le président du Parti Social-Démocrate du Monténégro, estime toutefois que Milo Djukanovic devrait aussi "présenter des regrets aux Montenegrins qui ont été entraînés dans ce conflit et qui ne le désiraient pas, ceux qui ont été traîtés comme des traîtres. Il faut se rappeler qu'en 1991, le DPS (le parti de Djukanovic) ne faisait aucun mystère de sa collaboration avec Milosevic sur la Neretva (province de Dubrovnik)".

Le SNP (Socijalisticka Narodna Partija - Parti Populaire Socialiste - pro-Milosevic) estime que Djukanovic s'est "complètement discrédité" et rappele que le Président avait récemment exprimé son "dilemme quant à savoir à qui il présentera des excuses" et ressort quelques-unes de ses déclarations pendant la guerre: "La Croatie a voulu la guerre... elle l'a", "Les formations oustachis menacent directement le Monténégro et la vie de ces habitants", "Nous serons toujours dans une position de force pour la péninsule de Prevlaka". Le SNP conclut en s'interrogeant: "Comment vont réagir les dizaines de milliers de patriotes montenegrins et donc la grande majorité de la population qui s'est engagée à l'époque?".

Les partis de l'opposition serbe approuvent les regrets de Djukanovic:

- "Geste courageux avec des implications fondamentales pour de bonnes relations entre le Monténégro et la Croatie. Ce n'est pas seulement le geste d'un politicien mais aussi celui d'un citoyen qui désire que les faits soient classés dans l'histoire passée" selon le SPO de Vuk Draskovic.

- "Les regrets de Djukanovic sont le droit légitime d'un chef d'État. S'il a ses raisons (intérêts du Monténégro et de ses citoyens), elles sont défendables" selon Vladan Batic, le leader du Parti Social-Chrétien de Serbie.

- "La priorité de la Serbie et du Monténégro doit être la normalisation des relations avec les ex-républiques yougoslaves. Je comprends la position du Président Djukanovic" déclare Radivoje Lazarevic, vice-président de Nouvelle Démocratie.

Quant à Politika, le quotidien pro-gouvernemental de Belgrade: "Milo Djukanovic a accepté toutes les conditions édictées par les Croates pour pouvoir effectuer cette visite à Cavtat. Il a souillé l'honneur montenegrin en s'excusant et en s'agenouillant devant le peuple croate et les oustachis".

Finalement, notons la dernière déclaration de Milo Djukanovic au sujet de cette visite en Croatie: "Je n'ai pas beaucoup porté d'attention aux déclarations de Belgrade et je ne changerai pas ma position aujourd'hui. Cette visite avait pour but de normaliser les relations avec la Croatie, ce qui est dans l'intérêt du Monténégro. Le régime de Belgrade persiste dans son projet de maintenir le Monténégro dans un carcan où il appliquera sa politique irréaliste et dictatoriale. Le Monténégro n'est pas le petit frère de la Serbie et ne mène ni une politique antiserbe, ni une politique pro-serbe, mais une politique montenegrine qui se tourne vers les soutiens voisins et internationaux".

LES REGRETS DE DJUKANOVIC POUR DUBROVNIK SUSCITENT DES RÉACTIONS DIAMÈTRALEMENT OPPOSÉES...	26.06.2000

PODGORICA et BELGRADE - Les regrets de Milo Djukanovic à la Croatie pour la participation des Montenegrins à l'attaque sur Dubrovnik n'est pas passée inapercue. Le quotidien Vijesti relate principalement les propos de Djukanovic de la conférence de presse avec le président croate. Tous les médias dits "indépendants" brossent dans le même sens que le Président de la République. Dragisa Burzan, le vice-Premier Ministre, qualifie les excuses de Djukanovic comme un "nouveau succès du Monténégro sur la scène politique internationale". Zarko Rakcevic, le président du Parti Social-Démocrate du Monténégro, estime toutefois que Milo Djukanovic devrait aussi "présenter des regrets aux Montenegrins qui ont été entraînés dans ce conflit et qui ne le désiraient pas, ceux qui ont été traîtés comme des traîtres. Il faut se rappeler qu'en 1991, le DPS (le parti de Djukanovic) ne faisait aucun mystère de sa collaboration avec Milosevic sur la Neretva (province de Dubrovnik)". Le SNP (Socijalisticka Narodna Partija - Parti Populaire Socialiste - pro-Milosevic) estime que Djukanovic s'est "complètement discrédité" et rappele que le Président avait récemment exprimé son "dilemme quant à savoir à qui il présentera des excuses" et ressort quelques-unes de ses déclarations pendant la guerre: "La Croatie a voulu la guerre... elle l'a", "Les formations oustachis menacent directement le Monténégro et la vie de ces habitants", "Nous serons toujours dans une position de force pour la péninsule de Prevlaka". Le SNP conclut en s'interrogeant: "Comment vont réagir les dizaines de milliers de patriotes montenegrins et donc la grande majorité de la population qui s'est engagée à l'époque?". Les partis de l'opposition serbe approuvent les regrets de Djukanovic: - "Geste courageux avec des implications fondamentales pour de bonnes relations entre le Monténégro et la Croatie. Ce n'est pas seulement le geste d'un politicien mais aussi celui d'un citoyen qui désire que les faits soient classés dans l'histoire passée" selon le SPO de Vuk Draskovic. - "Les regrets de Djukanovic sont le droit légitime d'un chef d'État. S'il a ses raisons (intérêts du Monténégro et de ses citoyens), elles sont défendables" selon Vladan Batic, le leader du Parti Social-Chrétien de Serbie. - "La priorité de la Serbie et du Monténégro doit être la normalisation des relations avec les ex-républiques yougoslaves. Je comprends la position du Président Djukanovic" déclare Radivoje Lazarevic, vice-président de Nouvelle Démocratie. Quant à Politika, le quotidien pro-gouvernemental de Belgrade: "Milo Djukanovic a accepté toutes les conditions édictées par les Croates pour pouvoir effectuer cette visite à Cavtat. Il a souillé l'honneur montenegrin en s'excusant et en s'agenouillant devant le peuple croate et les oustachis". Finalement, notons la dernière déclaration de Milo Djukanovic au sujet de cette visite en Croatie: "Je n'ai pas beaucoup porté d'attention aux déclarations de Belgrade et je ne changerai pas ma position aujourd'hui. Cette visite avait pour but de normaliser les relations avec la Croatie, ce qui est dans l'intérêt du Monténégro. Le régime de Belgrade persiste dans son projet de maintenir le Monténégro dans un carcan où il appliquera sa politique irréaliste et dictatoriale. Le Monténégro n'est pas le petit frère de la Serbie et ne mène ni une politique antiserbe, ni une politique pro-serbe, mais une politique montenegrine qui se tourne vers les soutiens voisins et internationaux".