Smart Connection 1.5 affiche à présent une fenêtre qui reproduit en temps réel l'arborescence du dossier de travail. Pratiquement plus besoin d'aller sur le Bureau pour éditer ou déplacer des fichiers, tout se fait directement dans InDesign via la palette SC. La valeur ajoutée de ce système est que l'on peut désigner le dossier de validation suivant dans le processus: après correction par le rédacteur, le fichier InDesign peut passer, par exemple, dans un dossier "Épreuves finales". Nous avons donc sous les yeux le processus qui se déroule et on peut le contrôler.

Une autre fonction qui va apporter beaucoup dans les relations entre le maquettiste et le rédacteur est la capacité de s'envoyer des petits messages, que ce soit en réseau interne ou via Internet: "Alors, elle vient cette mise en page?" - "Oui patron, la voici, avec les nouveaux visuels demandés... (courbette, courbette)". Sans oublier la fonction d'annotations façon Post-it déjà prévues dans InCopy. De plus, cette fonction de messagerie est très simple à l'usage puisque les correspondants ne doivent pas se connaître pour se les envoyer, tout est automatiquement géré par Smart Connection.

Tous les articles que le maquettiste met à la disposition du rédacteur sont listés. Ainsi il a une vue d'ensemble du flux de travail en cours. Sans oublier les fonctions désormais classiques de modifications de maquette mises à jour directement répercutées sur le poste du rédacteur et la fonction très utile qui permet de retirer à un intervenant la possibilité de corriger son texte davantage.

Cerise sur le gâteau, tout un document peut être représenté, à intervalles réguliers, en images JPEG et en petites vignettes disposées sur une page HTML. Celle-ci étant placée sur un serveur, le directeur de publication qui est en vacances peut consulter de n'importe quel cybercafé l'état d'avancement d'un projet en cliquant sur les vignettes de la page HTML pour afficher une version plein écran de la page en question. C'est une fonction de la version Pro. Toutes les infos sur le site de Woodwing.

ATTENTION, ÇA VA SCRIPTER !

InDesign 2 est capable d'afficher une palette de scripts. Mais oui, mais oui, mais comme cela est si bien indiqué sur le CD du logiciel, le plug-in est encore livré à l'état de bêta. Adobe attend nos éventuelles remarques et/ou suggestions. Il est vrai que c'est un peu la déception: on aurait souhaité pouvoir enregistrer les actions avec des boutons idoines sur la palette, pour l'instant celle-ci se contente de dresser la liste des scripts disponibles pour ID2.

Comment ça marche ? Tout d'abord, il faut glisser le dossier Script (voir le CD> Adobe Technical Info> Scripting> Beta Scripting Plug-ins) dans le dossier Plug-ins d'InDesign. Dans le même dossier Scripting sur le CD, vous trouverez aussi deux séries de scripts gratuits: un premier jeu "Adobe" signé de l'as du scripting Olav Martin Kvern, un second jeu de l'éditeur Write Track Media. Pour pouvoir utiliser ces scripts directement dans InDesign, créez dans le dossier principal de l'application sur votre ordinateur un dossier appelé "Scripts". Dans ce dernier, glissez les deux dossiers. Relancez InDesign au besoin et dans le menu Affichage, sélectionnez "Script". La palette fait son apparition en affichant le contenu en arborescence des deux dossiers contenant les scripts. Vous pouvez configurer ces dossiers sur le Bureau comme vous le désirez, la palette reproduira fidèlement l'arborescence. Mais aucun déplacement de fichiers n'est possible depuis la palette. Pas très modulaire tout çà. Certes, pour une pré-version ce n'est déjà pas si mal. On pourrait même dire que c'était obligatoire puisque XPress 5 affichera un menu Script avec une belle série d'actions.

Celles qui sont livrées avec InDesign 2 sont impressionnantes.

D'abord la série Adobe:

- AddGuides ajoute quatre repères autour d'une sélection d'objets.
- AddPoints ajoute un point d'ancrage entre des points d'ancrage sélectionnés. Comme dans Illustrator !
- BoxCharacters apporte un effet très utile: le surlignement au fluo. Toute portion d'un texte frappée d'un style de caractères spécifique est reconnue par le script qui ajoute des petits blocs jaunes contigus derrière chaque caractère. Attention au déplacement de texte ultérieur mais l'édition est facile: les blocs sont coloriés dans une couleur nouvellement créée et éditable et placés sur un nouveau calque.
- CreateCharacterStyle permet de créer un style de caractère avec tous les attributs possibles et pas seulement les attributs minimaux du style. Très pratique en édition et surtout pour exporter le styles vers d'autres documents.
- CropMarks ajoute des traits de coupe à une sélection.
- ExportAllStories exporte tous les blocs texte d'un document dans le format-texte de votre choix.
- Extract Paragraphs permet de sélectionner les paragraphes frappés d'un style de paragraphe spécifique, de les copier et de les coller dans un nouveau document.
- Neon ajoute un effet halo autour d'un objet.
- PathEffects permet de déformer des objets.
- RandomFill ajoute des motifs, paramétrables, à l'intérieur des formes.
- SelectObjects sélectionne, au choix, images, PDFs, TIFFs, EPS, bloc texte,... sur une Table de Montage donnée.
- SortParagraphs trie dans l'ordre alphabétique une sélection de plusieurs paragraphes. Le regarder travailler est plus amusant en tout cas que de regarder sa machine à laver en train de fonctionner.
- TabUtilities ajoute une tabulation à l'extrémité droite d'un bloc texte, à la fin de chaque paragraphe. Super.

Rappellons que la plupart des scripts peuvent être modifiés pour s'adapter en fonction de vos besoins.

La seconde série, fournie par Write Track Media, est encore plus impressionnante. Les scripts sont très bien conçus et certains se baladent dans plusieurs applications pour réaliser des trucs assez étonnants:

- Catalog Builder permet de mettre en page automatiquement du texte en provenance de FileMaker Pro et des images en provenance de Canto Cumulus.
- eBook Artifact Tagger étiquette (balise, tague, c'est comme vous le sentez...) en XML les objets d'une maquette en les nommant automatiquement selon leur nature. Par exemple, on choisit de taguer automatiquement les PDFs et les blocs texte du document, le script effectue l'opération et nous, on n'a pratiquement rien à faire qu'à apprécier de n'avoir pas fait tout cela manuellement.
- High-to-Low Res Converter référence toutes les images utilisées dans le document InDesign, les ouvre dans Photoshop et en réalise des versions en basse résolution qui sont placées dans le dossier de notre choix.
- Hyperlink Verifier vous prévient si un hyperlien ne renvoit à rien, même les liens Web.
- Prepress Transparency Processor va faire du bruit. Il faut lui assigner deux dossiers. Le premier contient les versions en haute résolution des images, dans le second on va placer le dossier d'un travail rassemblé. Imaginons que vous avez réalisé une maquette avec les versions basse résolution des images pour accélérer les cadences. Ensuite vous avez effectué un contrôle en amont et rassemblé, dans un seul dossier, le document InDesign, les images et les polices. Pour envoyer un dossier correct au pré-presse, il faut refaire le lien avec les images en haute résolution, c'est un premier problème. Ensuite, il faut aussi charger les polices qui ont été utilisées dans le document; encore des manipulations, surtout si l'opération a lieu sur un autre poste de travail. Ce script va procéder en plusieurs étapes qui vont considérablement augmenter nos temps de loisir: il va d'abord copier les polices qui se trouvent dans le dossier rassemblé et les placer dans le dossier Fonts d'InDesign. Puisque celui-ci charge lui même les polices de ce dossier, les manipulations avec un gestionnaire de polices sont inutiles. On désigne le dossier où se trouvent les hautes defs des images et le script va automatiquement remplacer les basses defs du document rassemblé par les hautes defs. Le travail de remplacement terminé, les divers documents sont placés dans des dossiers spécifiques qui indiquent le succès ou l'échec de la tâche.
- XML Tagger applique des balises XML en faisant correspondre les styles de paragraphes et le type d'images.
- XML-to-Database est impressionnant. Un document InDesign balisé en XML (textes et images) est converti en base de données FileMaker Pro. L'image n'est pas importé dans la base mais juste le lien. Cependant, les perspectives pour élaborer des flux de travail sophistiqués sont énormes.