22.01.2001 BELGRADE - Jusqu'à ces dernières années, avant l'émergence de l'"Église orthodoxe montenegrine", le Métropolitanat du Monténégro et du Littoral (la branche montenegrine de l'Église orthodoxe serbe) s'est toujours battu contre le prosélytisme catholique romain. Certains diront que c'est encore une paranoïa des Serbes qui croient que le reste du monde leur veut du mal. Ces mêmes médias occidentaux antiserbes, tout comme certains lobbies catholiques, musulmans et autres, rappellent sans cesse le nationalisme des Serbes quand ils s'adressent aux médias occidentaux, leviers de l'opinion publique occidentale. Mais si les Serbes se défendent, c'est pour se défendre! "Mais contre quoi encore?" continuent à clamer les ennemis jurés de la Serbie... Ces derniers temps, des archives poussiéreuses ont été ressorties et on y découvre des choses très très intéressantes. En examinant les matériaux darchives de la Commission pour les relations avec les communautés religieuses, nous avons découvert le 18.01.2001 un document témoignant du prosélytisme de lEglise catholique romaine dans les Bouches de Kotor. Ainsi peut-on lire aux pages 12-13 du procès-verbal de la 8e séance de la Commission du Conseil exécutif fédéral pour les relations avec les communautés religieuses, tenue le 25 juillet 1977, un document pourvu du sceau du Conseil exécutif fédéral, que lÉglise catholique avait organisé des célébrations religieuses du 24 avril au 1er mai 1977 à Herceg-Novi et à Kotor, ceci à loccasion du jubilé de la béatification de Leopold Mandic et dOzana de Kotor. Suit alors un passage essentiel que nous citons cite à la lettre: (citation) À la célébration assistait notamment le cardinal Seper, représentant du Vatican ("nonce apostolique" sil était représentant officiel). Durant son séjour à Herceg-Novi, ce dernier a eu plusieurs entretiens avec des représentants de lÉglise catholique du Monténégro, de Bosnie-Herzégovine et de Croatie, au cours desquels furent évoquées des questions de première importance pour l'"expansion" ultérieure de lEglise catholique dans ces régions où, selon les interlocuteurs de Seper, lEglise orthodoxe était "en train dagoniser", ce qui ouvrait la possibilité dun "retour des orientaux schismatiques dans lUnité catholique". Tous les entretiens que Seper avait eus avec ses collaborateurs à Herceg-Novi portent à conclure que lidée de "conquête" de nouveaux territoires et de nouveaux fidèles était omniprésente chez tous les prélats catholiques. Le cardinal Seper et les autres dignitaires ecclésiastiques se sont montrés très satisfaits de cette manifestation de lÉglise catholique, surtout à cause de sa valeur de contrepoint à la politique officielle (de la Yougoslavie). (fin de citation) On comprend un peu plus aujourd'hui pourquoi les lobbies croates s'acharnent sur le Monténégro, avec l'appui manifeste (logistique et financier) du Vatican, pour revendiquer une prétendue appartenance ancestrale du territoire montenegrin à la Croatie. On comprend un peu plus aujourd'hui les manuvres révisionnistes scandaleuses des mouvements antiserbes comme la DANU (Académie Diocléenne des Arts et des Sciences) de Jevrem Brkovic, les sites Internet indépendantistes, l'Église orthodoxe montenegrine dont on peut légitimement se demander quelle est sa véritable marque d'Orthodoxie puisqu'elle se montre assez tolérante envers les pressions catholiques au Monténégro... Ceci constitue une preuve supplémentaire que la foi en Serbie était étouffée par les communistes yougoslaves alors que dans les autres républiques elle s'exprimait librement. Lorsque j'avais rencontré une jeune fille dans une église de Belgrade en 1999, elle m'a dit: "Mes parents me racontent quà lépoque communiste, le fait daller à lEglise en Serbie, particulièrement dans les villes, était déjà un geste contre-révolutionnaire. Lorsquils se rendaient en Croatie en vacances sur la côte dalmate, tout le monde, orthodoxes ou catholiques, allait à léglise avec les enfants alors quen Serbie on nous empêchait dexister."