LES ÉVÉNEMENTS MARQUANTS APRÈS LE SOULÈVEMENT SERBE

10.10.2000

PODGORICA - Vojislav Kostunica, le nouveau Président yougoslave, a levé le blocus économique exercé par la Serbie depuis 1998 à l'encontre du Monténégro. C'était sa toute première décision après sa prestation de serment. Il aurait également demandé de lever les postes de douane mais ceux-ci sont apparemment restés en place à quelques postes-frontières. À noter que depuis que le portrait de Slobodan Milosevic a été retiré des locaux des postes-frontière, les policiers sont comme par enchantement devenus plus polis et souriants, dixit PCNEN.

Kostunica a ordonné la libération des prisonniers britanniques et canadiens occidentaux accusés d'espionnage et arrêtés en été au Monténégro. Il a également grâcié Miroslav Filipovic, ce journaliste serbe condamné à 7 ans de prison par la Cour militaire pour avoir "écrit des articles contre la Yougoslavie" où ils dénonçaient les exactions commises par certaines unités serbes au Kosovo.

Les deux républiques sont en désaccord sur une vaste gamme de sujets, dont les douanes, le rôle de l'Armée, les finances, la défense, la politique étrangère et les réformes démocratiques. Une réunion entre Belgrade et Podgorica est prévue dans les jours qui viennent pour redéfinir toutes ces prérogatives. Le président Djukanovic a notamment demandé le démantèlement du 7e bataillon, unité spéciale de l'Armée Yougoslave dont on dit que la mission était de renverser Podgorica en cas de sécession du Monténégro.

De nombreux observateurs soulignent que maintenant toute l'attention (politique, financière, économique,...) va se concentrer sur la Serbie délaissant, comme de vieilles chaussettes, le Monténégro et d'autres pays de la région.

Puisque les politiciens montenegrins ont boycotté le scrutin du 24 septembre 2000, et depuis que la nouvelle démocratie s'installe en Serbie de manière aussi inattendue, il n'y a plus que les élus du SNP qui siègent au Parlement Fédéral. Ce qui fait dire à de nombreux analystes que le Monténégro se trouve à présent en mauvaise posture puisqu'il ne participe pas à la démocratisation du régime.

Zoran Djindjic, le manager de la DOS (Demokratska Opozicija Srbije), prévoit qu'un terme soit mis à la Yougoslavie et que le futur État fédéral sera la Fédération de la Serbie et du Monténégro avec une politique étrangère, une monnaie et une défense communes. Ce qui déplaît déjà aux responsables politiques montenegrins. "Tout le reste sera séparé, il n'y aura même plus de Parlement Fédéral et donc de ministres fédéraux. Le Monténégro pourra être indépendant si les habitants le souhaitent" précise Djindjic.


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