02.06.2000 BRUXELLES - Vous le connaissez sûrement mais le connaissez-vous vraiment ? George Soros, milliardaire américain d 'origine hongroise, gagne des millions de dollars par jour en spéculant. Au début des années 90, il a fait s'effondrer le cours de la Livre Sterling en quelques heures pour faire perdre des milliards au Trésor britannique. Il a ainsi amassé des dizaines de millions de dollars tout en augmentant le déficit de l'Etat et donc les sacrifices imposés aux travailleurs, chômeurs, malades, pensionnés, etc. C'est donc en surmontant le dos des pauvres que Soros affiche son sourire de milliardaire. Ce vendredi, il a annoncé à Bruxelles au côté de Miroslav Ivanisevic, le Ministre des Finances, qu'il va investir 3,35 millions USD dans la création d'une nouvelle banque, l'Euromarket Banka AD, et ce dans le cadre de la nouvelle réglementation financière de la République qui permet de créer un centre financier off shore. Les autres investisseurs sont l'allemand DEG (Banque de développement), SKB (la plus grande banque privée de Slovénie) et Futura Investment Ltd dont les propriétaires n'ont pas été révélés. Le capital de départ s'élève à 11,2 millions DM. Plus de 800 sociétés seraient déjà sur la liste d'attente de ce projet off shore et leurs chiffres d'affaire combinés pèse "des milliards de DM" affirme Soros. Comme à son habitude, Soros parle de business mais aussi de philantropie. C'est son slogan publicitaire: "Faire du business tout en aidant au développement". Mais les liens entre Soros et les groupes de pressions américains, dont la CIA, ne sont plus à démontrer car là où il y a des milliards en jeu, la géopolitique s'en mêle et forcément Soros doit avoir des informations de premier ordre pour ses actions financières internationales. Une preuve: "La banque fait partie d'une plus grande stratégie pour apporter des investissements au Monténégro et dans les Balkans." Il faudrait être idiot pour ne pas voir le lien entre ce saupoudrage et les manoeuvres géopolitiques des Etats-Unis. Le gouvernement de Slobodan Milosevic ne va pas manquer de dénoncer cette nouvelle "infiltration des forces du mal de l'Ouest autour de la Serbie." Mais si c'est bon pour le Monténégro, pourquoi pas? Il faudra juger l'action de Soros pour voir si toutes les couches de la population montenegrine pourront en profiter et si cet investissement massif ne transforme le Monténégro en vassal-à-tout-faire des multinationales. (Source analytique: "Poker Menteur" de Michel Collon, Editions EPO, ISBN 2 87262 114 8)